Régulièrement crédité de plus de 10% des intentions de vote au premier tour des Régionales, le mouvement Europe Ecologie dit vouloir faire alliance avec la liste Vauzelle au second tour. Et si, plutôt que de mettre en oeuvre ce scénario prévisible, Laurence Vichnievsky et les siens choisissaient une option plus olé-olé: se maintenir !
Vendredi soir s’est probablement tenu l’un des débats les plus démocratiques de la campagne des Régionales en Paca! A l’initiative du mensuel Le Ravi, sept partis, parmi les dix formations en course, avaient été invités à participer à cette soirée spéciale élections. Les deux extrêmes (FN et Ligue du Sud) n’avaient pas été conviés (choix de l’entraîneur) et LO, organisant son gros meeting marseillais à la même heure, avait décliné poliment l’invitation.
Seul hic de taille: la désertion du PS qui a une nouvelle fois brillé par l’absence de l’un ou l’autre de ses représentants au cours d’un débat contradictoire. Restaient tout de même six partis représentés, ce qui ne s’est vu nulle part ailleurs depuis le début de la campagne, sur aucune chaîne de télé…
Europe Ecologie peut-il déstabiliser le PS ?
Au sortir de cette soirée – à laquelle j’ai assisté puisque je la co-animais au côté de Michel Gairaud, rédacteur en chef du Ravi – une question est revenue avec force, alors que je pensais le dossier plié:
Plutôt qu’une alliance avec le PS, pourquoi le mouvement Europe Ecologie ne choisirait-il pas de se maintenir au second tour ?
Une quadrangulaire ! Le rêve avoué de Jean-Marie Le Pen (PN). Un scénario auquel Thierry Mariani (UMP) doit, lui aussi, penser le matin en se rasant…
Dans les sondages et depuis plusieurs mois, Europe Ecologie est placé systématiquement au-dessus de la barre des 10 % des intentions de vote au premier tour, un score qui lui donnerait donc la possibilité de jouer la seconde mi-temps le 21 mars en compagnie (probable) de Michel Vauzelle (PS), Thierry Mariani (UMP) et Jean-Marie Le Pen (FN).
Pourquoi l’hypothèse d’un maintien d’EE avait-elle été un peu enterrée ces dernières semaines ? Parce que l’idée qui prévalait était la suivante: Michel Vauzelle parviendrait à réunir au second tour toutes les forces de gauche (Front de Gauche, Europe Ecologie et, pourquoi pas, NPA) dans sa fameuse Alliance de l’Olivier.
Mais si Europe Ecologie décidait de se maintenir, comme c’est envisagé dans d’autres régions en France lorsqu’il n’y pas d’arrangements possibles avec le PS ? L’hypothèse, finalement pas si saugrenue, aurait pour conséquence une dispersion des voix de gauche.
Vers qui se tourneront les électeurs du Front de Gauche, du NPA et même du MoDem ?
Dans ce cas de figure, le PS ne serait plus vraiment en position de force et devrait négocier pied à pied avec chacune de ces formations pour espérer bénéficier d’un bon report de voix. Le président sortant dispose d’une marge de manoeuvre non-négligeable mais tout de même…
Faut-il alors considérer les appels du pied de Michel Vauzelle en direction du MoDem comme le signe d’une fébrilité naissante ? D’une recherche de nouveaux alliés ?
Pas d’alliance pour le NPA si le PS négocie avec le MoDem
Cette légère bascule de Michel Vauzelle en direction du centre a en tout cas eu le don d’en agacer certains et a même provoqué une première fissure à la gauche du président de la région. Pierre Godard, tête de liste du NPA, et ses colistiers ont fait savoir à plusieurs reprises qu’ils ne se rapprocheraient pas du PS si ce dernier était prêt à fricoter avec le MoDem.
Ce que Samuel Joshua, directeur de campagne de Pierre Godard, a rappelé vendredi 5 mars en réaffirmant que le MoDem était « un parti de droite » (voir la vidéo).
Au-delà d’un positionnement idéologique que Christophe Madrolle, directeur de campagne de Catherine Levraud, tête de liste du MoDem, dit « respecter », se pose également la question de la comptabilité des programmes entre des formations qui ont certes dirigé ensemble la région Paca pendant six ans mais qui proposent aujourd’hui des projets différents.
Des différences qu’Arlette Fructus, en 2e place sur les listes UMP dans le département des Bouches-du-Rhône, n’a pas manquées de relever vendredi soir, mettant les listes de gauche face à leurs contradictions (voir la vidéo).
Promesses de campagne et négociations
Certains dossiers sont sensibles et pourraient bien conditionner la participation des uns et des autres à une alliance autour de Michel Vauzelle.
Laurence Vichnievsky, tête de liste d’Europe Ecologie en Paca n’a, pour sa part, jamais fermé la porte à une telle alliance. Elle l’a jusqu’à présent surtout conditionnée à l’absence sur les listes du PS de personnes inquiétées de près ou de loin par la justice (référence aux enquêtes en cours sur les détournements de subventions au profit d’associations fantômes).
Mais en même temps, elle n’a pas non plus caché ses ambitions en expliquant qu’Europe Ecologie est aujourd’hui en capacité de « gouverner la région ». Son directeur de campagne Sébastien Barles a précisé, vendredi 5 mars, quelles pourraient être les lignes de faille entre le mouvement Europe Ecologie et le PS:
Il n’y aura pas d’alliance si le programme d’isolation thermique n’est pas financé », a-t-il notamment précisé. (voir la vidéo)
Du côté du Front de Gauche, on a également reconnu qu’il existait quelques dossiers clivants avec le Parti socialiste, en particulier celui de la gratuité des transports. C’est pourtant l’un des principaux arguments de campagne de Jean-Marc Coppola, la tête de liste du Front de Gauche, représenté vendredi soir par son directeur de campagne, Pierre Dharréville.
Une gratuité que ne défend pas le Parti socialiste (voir la vidéo).
Que fera le MoDem dans l’hypothèse d’un maintien d’Europe Ecologie au second tour ? Le MoDem qui compte dans ses rangs de nombreux anciens élus Verts, Catherine Levraud en tête. Seront-ils tentés d’appeler à voter Europe Ecologie ?
Sans donner de réponse précise, Christophe Madrolle, directeur de campagne de Catherine Levraud, a rappelé incidemment la chose suivante (voir la vidéo):
Laurence Wichnievsky est compatible avec les propositions du MoDem ».
Ou encore:
Le programme de Catherine Levraud est quasiment le même que celui de… Jean-Marc Coppola (Front de Gauche). »
Des affinités avec les uns, avec les autres… mais pas forcément avec le PS.
Faire le jeu de la droite ?
Une quadrangulaire serait-elle pour autant favorable à la droite ? En terme de dynamique entre les deux tours, très certainement. Cela renforcerait notamment l’idée défendue par Thierry Mariani et ses colistiers selon laquelle la gauche est divisée (et irréconciliable) alors que la droite, elle, est unie.
Dans le même temps, comme plusieurs sondages ont donné Thierry Mariani en tête le soir du 14 mars, le député du Vaucluse pourrait alors surfer sur une vague qu’Europe Ecologie aurait indirectement participé à former.
Mais, tout cela peut-il se traduire dans les urnes par une victoire de la droite au second tour ? Voire de l’extrême-droite ? Ou même d’Europe Ecologie ? Sur toutes ces questions, le public présent vendredi soir au début du Ravi n’aura pas eu le plaisir d’entendre la position du PS.
Ce qui est certain, c’est que si une quadrangulaire ne simplifiera pas les affaires de la gauche, elle aura au moins un avantage: pimenter les derniers jours de campagne.
► Merci à Stéphane Sarpaux, du Ravi, pour avoir filmé la soirée pour ce modeste blog.
► Pour écouter l’intégralité du débat, rendez-vous sur Radio Grenouille
► Pour retrouver les images de la soirée, rendez-vous sur le site du Ravi
Mme Fructus a fait valoir pendant le débat du Ravi que la droite avançait unie, alors que la gauche affichait ses divisions. Contrairement à ce que peut dire madame Fructus, je trouve beaucoup plus dangereux, en tous cas pour la démocratie participative, la présence et la place importante qu’ont les micros partis au sein de l’UMP.
Tout en marquant sa différence, bien sur, quand ça l’arrange pour botter notamment en touche quand on lui fait remarquer que des membres de l’UMP réhabilitent l’OAS dans la région. Mais que se soit son Parti radical, la Nouvelle gauche de Bockel, le Nouveau Centre de Morin ou le CNI, etc , ces partis de la majorité présidentielle ne présentent jamais leur programme ou leurs idées devant les électeurs, vu qu’ils ne font rien sans l’aval du parti majoritaire. Ils sont pourtant cachés dans toutes les listes UMP et ont même des représentants au gouvernement, alors qu’ils ne représentent à peu chose prêt… rien.
Certains prennent leurs rêves pour la réalité : Europe Écologie n’a aucun intérêt à partir en triangulaire et tout intérêt à faire partie de la liste gagnante ( on est pas en Alsace ou en LR) : celle ci se partage les 25% de prime majoritaire et dirige la région tandis que l’opposition voit passer les trains et est moins bien représentée. De plus il est probable que l’électorat ( qui reste proche du ps) ne suivrait pas.
Pour qu’il n’y a pas fusion il faudrait que le ps soit vraiment trop hégémonique et n’ai pas réalisé qu’au sein de la gauche les rapports de force ont changé. Les points d’achoppement entre EE et le ps sont :
– les crédits associé à Iter / programme d’isolation des logements anciens
– financement de la LGV et de l’A51 / tout pour les transports en commun
– aide à toute les entreprises/ condition sociale te environnementale et seulement les PME-TPE
– et bien sur respect du rapport de force électoral dans la lsite de fusion et l’attribution des postes (dont la vice présidence transport)
Il est cocasse d’évoquer un éventuel rapprochement du NPA et du PS, pour dire aussitôt que le NPA refuserait tout rapprochement (pourquoi pas une fusionde listes tant qu’on y est??) avec le PS si celui-ci faisait mine de se rapprocher du Modem…
Arrêtons de dire n’importe quoi!
Depuis quand le NPA est un parti avec lequel on peut conclure des accords? Depuis quand le NPA envisagerait-il de se fondre dans une coalition afin de gouverner???
Le NPA (comme LO) est tout sauf un parti de gouvernement! C’est un parti protestataire qui ne songerait sérieusement à gouverner -c’est à dire à prendre des responsabilités- que s’il rassemblait plus de 50% des électeurs à lui tout seul! Autant dire qu’il ne faut pas compter sur lui, de quelque manière que ce soit…
Bref, Le NPA est un allié objectif de la droite, tout comme le le serait Europe Ecologie -si d’aventure ses listes se maintenaient en quadrangulaire! De la même manière d’ailleurs le FN est un allié objectif de la gauche!…
Le rapprochement PS-NPA, ce n’est pas moi qui l’évoque, c’est Samuel Joshua, directeur de campagne du NPA ! Je pense que, localement, des accords peuvent être trouvés. Je ne dirais pas la même chose pour le national mais ici, en région, c’est à voir. Je ne serais pas aussi… radical que vous !
J’ai bien compris que c’est le NPA qui évoque lui-même cette éventualité. De ce point de vue, il y a certes une évolution, semble-t-il… Même si cela semble un peu gros!
A mon sens, une volonté sincère de s’allier à un parti de gouvernement, irait tellement à l’encontre d’une culture de parti aussi vieille que le parti lui-même, qu’elle est absolument improbable!…
Aussi, j’ai bien peur que les gens du NPA, s’ils affichaient d’aventure leur volonté de rejoindre le PS, aient en fait un comportement typique des petits partis « charnières »: exiger beaucoup plus, en terme de sièges et de programme, que ce qu’ils représentent réellement en « poids » électoral, et ce à quoi ils peuvent démocratiquement prétendre..
Mais fort heureusement pour la gauche, le NPA n’a rien d’un parti « charnière » sans lequel on ne peut constituer de majorité…
Depuis plusieurs années j’ai une sensibilité écologique et
aux dernières élections européennes j’ai voté pour votre
parti pensant que j’avais enfin trouvé un parti indépendant
qui fasse respecter ses idées,ses projets écologiques!
Depuis aujourd’hui je m’aperçois que je me suis trompé
quand j’entends que votre parti se livre maintenant à des
arrangements,des chantages bassement politiques avec
le PS.Pour moi l’écologie n’a pas et ne doit pas avoir de
couleur politique et je considère que le PS n’a pas le
monopole de l’écologie!!
Non vraiment je ne me reconnais plus dans ce parti et
Dimanche prochain,à moins d’une quadrangulaire peu
probable,je ne voterai pas pour le PS mais pour l’UMP.
Si je ne suis pas d’accord avec certaines idées du FN
je reconnais au moins que ce parti a le courage de faire
valoir ses idées sans se préoccuper des autre partis et
faire des marchandages avec eux!!!